Bonjour,
.
En parcourant la presse j'ai découvert la chronique de François d'Orcival dans le Figaro
Comment ne pas se mettre en colère lorsque nous lisons ces chiffres tellement édifiants.
Comment ne pas penser aux policiers, infirmières, hospitaliers et autres qui se « décarcassent » pour notre bien être quotidien. C'est révoltant car c'est mettre en péril tout un monde. Car combien parmi ces gens ne peuvent, pour raison de service, obtenir simplement leur dû. La France se relèvera-t-elle un jour de cette énorme erreur.
La chronique de François d'Orcival membre de l'Institut.
« Quand elle était ministre, on l'appelait la « mère-emptoire ». Martine Aubry venait de généraliser les 35 heures par la loi. Le vote final était intervenu le 15 décembre pour permettre au texte d'entrer en vigueur le 1er janvier. C'était il y a dix ans. En pleine mondialisation triomphante, la gauche invitait les Français à croire au Père Noël - travailler moins que les autres tout en gagnant autant qu'avant. Tandis que l'Allemagne concentrait son énergie à réduire ses coûts de production, la France consommait la sienne à réduire son temps de travail, au mépris des déficits, de la croissance - et de la crise !
Le coût des 35 heures était connu dès le vote de la loi. Le syndicat Force ouvrière des fonctionnaires l'avait chiffré pour le secteur privé (lire La Dame des 35 heures, de Philippe Alexandre et Béatrix de L'Aulnoit, Robert Laffont) : cela devait représenter une charge de 4,5 milliards d'euros en 2000, de 11,5 milliards en 2001, de 16,7 milliards en 2002, et ainsi de suite. Nous en sommes à près de 20 milliards d'aides aux entreprises pour le passage aux 35 heures. Un cadeau que les fonctionnaires n'allaient pas laisser aux salariés du privé. Toutes catégories confondues, ils réclamaient leurs RTT. «On fera les 35 heures dans la fonction publique sans embauche», avait fait croire Lionel Jospin. La blague ! La Cour des comptes publie les chiffres : entre 2000 et 2007, les rémunérations de la fonction publique se sont accrues de 61 milliards d'euros en monnaie constante (227 milliards en 2000, 288 en 2007), soit une hausse de 27 % ! Plus que notre déficit annuel avant crise, près de l'équivalent de nos crédits d'enseignement... On se rappelle le désastre que fut l'application des 35 heures aux hôpitaux. Autre exemple, il a fallu recruter 8 000 policiers et gendarmes pour compenser les absences des personnels auxquels on avait accordé 15 jours de RTT (gendarmes) ou 24 (policiers).
Depuis deux ans, le gouvernement cherche à corriger ces excès en faisant entrer la productivité dans la fonction publique : réforme de la carte judiciaire, militaire, hospitalière, baisse des effectifs dans la police et la gendarmerie, etc. Il a aussi libéré les heures supplémentaires en les majorant et en les exonérant. Ainsi, les 35 heures se paient-elles deux fois : en compensation du travail en moins, en exonération du travail en plus. Total des allègements de charges supportés par la collectivité : 30 milliards en 2008. Presque autant que le « grand emprunt ». Merci Martine. »
Bonnes fêtes et gare aux excès.
Jean Félix Brouet